« MCC et Mobitech partagent les mêmes valeurs »
MCC, le spécialiste du van aménagé, change de propriétaire. Jean-Pierre Mainard, créateur de cette marque de qualité et jouissant d’une excellente réputation, a trouvé en Pascal Montoriol, gérant de Mobitech Agencement, le repreneur idéal pour assurer l’avenir et la qualité de son entreprise. Esprit Camping-Car a profité du dernier Salon des Véhicules de Loisirs de Paris-Villepinte pour rencontrer les deux protagonistes de cette vente surprise.
ECC : Jean-Pierre Mainard, quelles sont les raisons de cette décision de cession de MCC ?
Jean-Pierre Mainard : C’est le fruit d’une longue réflexion que nous avons eu sur la pérennité de l’entreprise, de la marque. MCC est une entreprise familiale avant tout. Je n’ai pas de relève derrière, nous nous sommes posés cette question, avec Gaëlle, sur ce que nous devions faire. Nous avons consulté des gens qui nous ont mis en relation avec Pascal Montariol. Nous nous sommes rencontrés, avons discuté plusieurs fois. Nous avons constaté que nos deux entreprises (MCC et Mobitech Agencement) avaient la même façon de voir les choses. Pascal a les mêmes valeurs que nous au niveau de l’entreprise, de son personnel et de l’avenir éventuel de la marque. Nous avons avancé ainsi pendant plusieurs semaines jusqu’à, aujourd’hui, franchir le pas.
ECC : Cette prise de connaissance vous a donc permis de vous rapprocher. Qu’est-ce qui vous a également intéressé dans cette mise en relation avec Pascal Montariol ?
Jean-Pierre Mainard : L’un des atouts majeurs de notre réflexion était, également, que Mobitech, l’entreprise de Pascal Montariol, est aussi sur Bressuire et permet une bonne synergie entre les deux entités de par son infrastructure bien établie. Cela nous permet, de plus, d’accéder à un outil plus moderne que le notre à l’heure actuelle et d’avoir des compétences qui permettront à la marque de se développer.
ECC : Doit-on s’attendre à un déménagement des locaux de MCC ?
Jean-Pierre Mainard : Pas du tout. Ce n’est pas envisagé. Il est possible que, dans quelques mois, la partie menuiserie rejoigne les locaux de Mobitech, car les outils y sont plus modernes et performants. Cela permettra de dégager de la place au niveau de notre atelier et donc de pouvoir rentrer plus véhicules et augmenter ainsi la production.
MCC est une marque qui présente un réel esprit d’innovation et de recherche permanente »
ECC : Pascal Montariol, qu’est-ce qui vous a séduit chez MCC ?
Pascal Montariol : Comme l’a dit Jean-Pierre, j’ai trouvé que MCC disposait d’une forte technicité. J’estime que ça rejoint complètement ce que nous exprimons dans le monde de l’agencement sur-mesure. Nous avons donc des façons de voir les choses, des problématiques communes. MCC est une marque bien distincte sur le monde des véhicules de loisirs qui présente un réel esprit d’innovation et de recherche permanente. C’est, chez Mobitech, dans notre ADN. Pour nous, en tant qu’aménageur sur-mesure, nous avions peu d’opportunité de développer notre propre réseau commercial sur un segment de marché un peu original.
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C’est l’opportunité sur un point géographique, sur un point de vue de développement à proximité de chez nous, d’aller sur un nouveau marché sur lequel nous ne sommes pas. Pour Mobitech, c’est donc une excellente opportunité de nous diversifier sur un marché porteur. C’est un excellent moyen, par ailleurs, de challenger encore plus les troupes, de les remobiliser encore plus en interne. Selon moi, il n’y a rien de plus motivant que d’avoir des choses à aller chercher, de ne pas tomber dans la routine. Un nouveau défi, c’est mobilisant pour tout le monde.
ECC : Comment ont réagi vos salariés lorsque vous leur avez annoncé cette opportunité ?
Pascal Montariol : Quand je l’ai annoncé, les yeux se sont ouverts et je n’ai eu que des retours très positifs avec énormément de questions, de réflexions. C’est très intéressant.
ECC : Avec MCC, vous tombez sur une entreprise à l’excellente réputation. Vous ne tombez pas dans un piège…
Pascal Montariol : C’est exactement ça en effet. Là, je suis sur le salon (Salon du VDL de Paris-Villepinte) et je n’ai que ce genre de retours de la part des clients que je rencontre. On sent qu’il y a une communauté autour de MCC. Stratégiquement, pour nous, c’est très simple. On va se mettre dans les pas de ce que Jean-Pierre et son équipe ont fait, on va beaucoup écouter et essayer d’absorber tout ce qu’ils ont fait, tout en conservant leur esprit. Je le répète, tout ceci s’accommode très bien avec ce que nous faisons dans l’agencement sur-mesure. De gros agenceurs français font appel à nous parce que nous avons, sur notre marché, cette façon de travailler, ce même esprit et un vrai savoir-faire.
ECC : Comment envisagez-vous vos premiers pas avec MCC du coup ?
Pascal Montariol : Si nos savoir-faire se ressemblent, j’avoue qu’en écoutant Jean-Pierre, qu’en observant toute cette technicité, nous allons devoir être très humbles. Il faudra beaucoup écouter, se structurer en conséquence pour amener les compétences, trouver le juste milieu qui montre que la marque continuer d’évoluer, tranquillement, sûrement, sans en perdre son esprit.
ECC : Vous allez devoir, par ailleurs, conserver cet esprit d’innovation cher à MCC ?
Jean-Pierre Mainard : Bien sûr, aujourd’hui, il faut suivre le marché. En 20 ans, ce marché a énormément évolué, ça va être le cas encore dans les années à venir. Il faut continuer de faire évoluer nos modèles, constamment, et toujours écouter les clients.
Chez MCC, nous soignons l’isolation, notre qualité de fabrication. C’est notre carte de visite.
ECC : Jean-Pierre, il y a 20 ans, est-ce que vous imaginiez que ce marché de la vanlife allait autant exploser, même, ne serait-ce qu’il y a cinq ans ?
Jean-Pierre Mainard : C’est vrai que je ne m’attendais pas à une telle explosion. Nous avons connu l’effet Covid, avec cette sortie du Covid où la médiatisation de la vanlife a été très forte. C’était un moyen de partir, de faire du loisir, d’avoir sa petite maison mobile. Les gens l’ont bien compris et ont été de plus en plus nombreux à s’intéresser à ce mode de vie. C’est fantastique aujourd’hui, d’avoir ce tremplin. Des nouveaux acteurs sont arrivés sur le marché également. Ce n’est pas grave. Le marché est là.
ECC : D’un marché qui n’était composé que d’aménageurs et artisans, nous en arrivons aujourd’hui avec la présence d’énormément d’industriels et généralistes. Est-ce que cela vous inquiète ?
Jean-Pierre Mainard : Ce n’est pas nouveau. A partir du moment où le marché grandit, cela intéresse forcément les industriels. Nous l’avons vu sur les gros porteurs (+ de 2 mètres). On les voit également de plus en plus sur les petits porteurs. Un industriel fabrique sur une ligne, produit en temps rapide et doit le vendre son véhicule en laissant une marge à son concessionnaire. Nous, notre façon de voir les choses est différente. Nous fabriquons toujours en atelier. Nous soignons l’isolation, notre qualité de fabrication. C’est notre carte de visite. Il y a, aujourd’hui, deux types de clientèle complètement différentes. Il y a de la place pour tout le monde.
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ECC : La qualité fait également la différence au moment de choisir. Je pense notamment au toit relevable que vous avez créé ?
Jean-Pierre Mainard : Nous avons décidé de construire notre toit relevable car, à un moment donné, les Allemands nous livrait mal ou nous livrait avec une qualité déplorable. Je ne pouvais pas me permettre d’attendre deux mois un toit relevable avec des véhicule ouverts dans l’atelier. J’étais un ancien du polyester. J’ai donc décidé qu’on devait construire nos propres toits, ce qui, par ailleurs, nous permettait de gagner en indépendance. Tout se passe très bien depuis que nous avons pris cette décision. Notre production a même gagné en fluidité.
Nous testons sérieusement chaque véhicule avant leur départ. C’est moi-même qui les teste
ECC : Avez-vous ressenti que le client final est très sensible au produit labellisé fait-maison ?
Jean-Pierre Mainard : Oui, en effet, ça revient. Lorsque nous parlons à des personnes d’une entreprise artisanale, familiale, fait-maison, les yeux s’ouvrent en face. Ils ne s’attendent pas à voir de tels véhicules produits par une entreprise comme la notre. C’est notre empreinte. Auparavant, « entreprise artisanale » pouvait être perçu comme péjoratif. C’était également synonyme de prix plus cher. Aujourd’hui, ce n’est pas vrai. Les tarifs des industriels sont similaires aux nôtres. Mais nous passons plus de temps à fabriquer un van parce que c’est soigné, parce que c’est isolé efficacement. On l’isole en 6/7 heures alors que sur une chaîne de production, je n’ose pas dire le temps (sourire).
ECC : Par ailleurs, une entreprise comme MCC répond aux idées d’aujourd’hui sur le phénomène de production en circuit court…
Pascal Montariol : En effet, ce sont des données essentielles. Comme celle du SAV qui est très importante à mes yeux. Quand vous appelez, vous avez toujours le même interlocuteur. Si vous appelez MCC, vous allez parler à Jean-Pierre, qui a conçu le véhicule, qui connaît parfaitement son produit. Ce qui est totalement différent que lorsque vous achetez par un concessionnaire qui devra passer plusieurs coups de fil avant de vous donner la réponse à votre question.
Jean-Pierre Mainard : Ce sujet revient souvent avec des gens qui ont vécu des expériences décevantes sur ce point avec des concessionnaires. Bien sûr, il nous manque la proximité car nous ne pouvons pas être partout par rapport à certains. Mais nous testons sérieusement chaque véhicule avant leur départ. C’est moi-même qui les teste. S’il y a le moindre doute, le véhicule ne part pas. Du coup, nous n’avons pas de retour et très très peu de SAV. Sur du long terme, si un client nous appelle à propos de son van acheté il y a plusieurs années, nous savons comment le dépanner immédiatement.
ECC : Pascal, je suppose que lorsqu’on rachète une entreprise véhiculant de telles valeurs, ça rassure mais ça met aussi une grosse pression ?
Pascal Montariol : C’est exactement ça (sourires). Mais c’est aussi notre philosophie chez Mobitec. Je n’ai pas de doute sur notre volonté d’assurer sur ces points. Techniquement, notre défi est de répondre aux attentes. C’est à moi de mettre les personnes aux bons endroits, de donner du sens à nos actions, d’avoir les mêmes exigences au niveau du service client notamment.
ECC : Est-ce qu’on peut s’attendre à des nouveautés dans les mois à venir ?
Jean-Pierre Mainard : Dans un premier temps, nous allons d’abord nous assurer que nos connaissances soient bien transmises. C’est mon rôle. C’est pour ça que je resterais le temps qu’il faut pour que tout se passe bien, s’assurer que les consignes soient bien transmises, aussi bien sur la production, sur l’entreprise et surtout sur les homologations. C’est très important. Nous devons faire en sorte que tout se passe bien sur le plan commercial et fournir les clés pour que tout se réalise comme il faut. Si je peux travailler avec le bureau d’études de Mobitech un petit moment avant de partir, ce sera un vrai plaisir pour qu’on puisse présenter quelques innovations sur les prochains salons.
Pour en savoir plus sur MCC
MCC – SARL L’Auto Loisirs
Parc d’Activités @lphaparc Sud – 9 Rue des Compagnons – 79 300 BRESSUIRE
Tel : 05 49 65 10 90
Site : www.vehiculesdeloisirs.fr